Comment j’ai sauvé la planète !

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    Certes, le titre est un peu pompeux, mais cette semaine, j’ai pu mesurer combien nous pouvons, chacun à notre échelle, agir pour rendre le monde meilleur, à l’image du colibri…

    Lundi midi, alors qu’il faisait un soleil radieux, je suis partie déjeuner avec Thomas Chailland, qui travaille dans l’espace de coworkingKaizen a ses bureaux. Mais nous étions loin de nous douter qu’une banale pause déjeuner allait se transformer en opération de sauvetage, et que de nos choix, de nos gestes dépendrait la vie de deux tortues.

    Arrivés dans le square, nous partons à la recherche d’un coin ombragé où nous installer lorsque Thomas pointe du doigt quelque chose dans la fontaine où les pigeons ont l’habitude de se rafraîchir. Quel étonnement ! Une tortue d’environ 15 centimètres de long s’y est installée. D’ailleurs, ce n’est pas une, mais deux tortues qui barbotent dans la fontaine. Très vite, nous nous rendons compte qu’elles ne barbotent pas paisiblement, mais qu’elles luttent pour trouver une échappatoire à cette prison de béton qui ne dispose d’aucun point d’ombre ni d’aucun élément naturel dont elles pourraient se nourrir.

     

     

    Nous restons un instant bouche bée, mais comprenons vite que ces tortues n’ont rien à faire là. Nous décidons d’aller les signaler au gardien du parc. Malheureusement, celui-ci est tout aussi étonné que nous et n’a pas de solution à nous proposer : cette situation n’est pas de son ressort. Thomas et moi nous interrogeons sur le fait de sortir les animaux de la fontaine et de les lâcher dans la verdure, mais le gardien nous met en garde : les allées du parc sont pleines de mort-aux-rats ! En tout cas, il y a urgence : l’employé municipal nous indique que l’eau de la fontaine est très chlorée et, même si nous ne connaissons pas les habitudes de vie des tortues, nous nous rendons bien compte que cette eau dans laquelle elles pataugent représente un danger.

     

     

     

    Nous tentons, avec Thomas, d’appeler la SPA puis des associations trouvées sur Internet, mais sans succès. Après moult discussions, nous décidons que le mieux – disons le moins mauvais – pour les tortues, est de les sortir au plus vite de la fontaine où elles sont vouées à une mort certaine. D’une main habile, Thomas les saisit et les met dans un sac. Nous nous arrêtons dans le premier commerce sur notre route pour demander un carton. Ouf ! Nous nous sentons déjà plus sereins de voir les deux bêtes à l’aise dans leur grande boîte.

     

    Une fois rentrés au bureau avec le carton de tortues, de nouvelles questions sont apparues. Notre plus gros problème était le temps : ne sachant pas de quelle espèce il s’agissait, nous ne pouvions pas nous permettre de les laisser dans la boîte ou de les mettre dans l’eau. De plus, nous ne savions pas si elles avaient besoin de soins particuliers. Il fallait que nous trouvions au plus vite une personne compétente capable de nous aiguiller. Et cela ne fut pas une mince affaire. Services municipaux, associations, refuges… ceux qui ont répondu à notre appel semblaient désemparés face à cette situation. Nous avions le choix entre les recueillir et nous en occuper nous-mêmes, ou alors les confier à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage du département. Mais, avec cette dernière solution, il y avait de fortes chances pour que les tortues soient, par la suite, euthanasiées.

     

    C’est l’intervention d’une autre membre de la pépinière qui nous permit de surmonter nos difficultés. Marie-Christine, spécialiste de la pêche et des habitants de la mer, nous a aidés à reconnaître l’espèce : il s’agissait de tortues de Floride, des tortues d’eau. Ainsi, nous avons pu remplir une bassine d’eau et les mettre dedans, ce qui semblait les rendre heureuses. En pianotant le nom de la tortue dans un moteur de recherche, je suis tombée sur un article intitulé « C’est la SPA des tortues de Floride ». Bingo ! Nous allions peut-être enfin trouver une solution ! Et quelle solution ! Après un simple coup de téléphone, j’ai pris rendez-vous l’après-midi même à la Maison de la Pêche et de la Nature, située sur l’île de la Jatte, à Levallois-Perret, commune des Hauts-de-Seine située au nord-ouest de Paris. C’est le seul point d’accueil des tortues de Floride en Île-de-France. Je prends donc le métro avec les tortues. Décidément, ce n’est pas une journée ordinaire, ni pour elles, ni pour moi.

     

     

    L’employée de la Maison de la Pêche m’apprend qu’il s’agit de deux femelles, qui semblent en bonne santé. Elles vont rester quelques semaines en observation sur l’île de la Jatte avant de rejoindre un centre d’accueil spécifique près du Mont-Saint-Michel où elles iront joyeusement vivre leur vie avec leurs congénères, dans un bassin qui leur est dédié. Je suis ravie de l’apprendre ! Je dois néanmoins remplir – c’est la procédure – un « bon d’abandon », comme si j’étais la propriétaire des animaux. En effet, si les tortues de Floride ne sont aujourd’hui plus en vente libre en Europe, cela n’a pas toujours été le cas.

    Jusque vers la fin des années 1990, dans les animaleries, de nombreuses personnes ont craqué devant ces petites bêtes pas plus grandes qu’une pièce d’un euro, sans forcément savoir qu’elles allaient atteindre 30 cm à l’âge adulte, peser plusieurs kilos et devenir agressives… Résultat : de nombreuses tortues ont été et sont toujours abandonnées dans les espaces verts des villes, ce qui est dangereux pour elles bien sûr, mais aussi pour la faune et la flore environnantes qui subissent de fortes perturbations à cause de cette « invasion ». En proposant aux propriétaires qui ont des regrets de recueillir gratuitement leur tortue, la Maison de la Pêche et de la Nature permet de diminuer le nombre d’abandons, d’offrir une seconde chance à ces animaux exotiques et, surtout, de sensibiliser les gens sur l’achat compulsif des « animaux de compagnie ». Car, attention, de nouvelles espèces hybrides de tortues, ayant les mêmes caractéristiques que les tortues de Floride, sont apparues à la vente. Elles grandissent tout aussi vite et se retrouvent, elles aussi, abandonnées.

     

    De cette expérience, je retiendrais une chose : même si, par le passé, on a fait des choix dont on n’envisageait pas les conséquences et que l’on regrette, il existe parfois des solutions pour « réparer » son erreur…

     

    Par Diane Routex 

     

    Que faire si vous trouvez une tortue abandonnée ?

    Contactez la Maison de la Pêche et de la Nature

    22, allée Claude Monet

    92300 Levallois-Perret

    Tél. 01 47 57 17 32

    Ils pourront recueillir votre tortue. Si vous n’êtes pas en Île-de-France, ils pourront vous renseigner sur les structures d’accueil près du lieu où vous vous trouvez.

     

    Au Parc de la Tête d’Or, à Lyon, un bassin est mis à votre disposition pour la récupération des tortues de Floride.

    Tél. 04 72 82 36 41

     

    D’autres numéros utiles si vous trouvez un animal abandonné :

    Société Protectrice des Animaux : 01 43 80 40 66

    Fondation 30 Millions d’Amis :  01 56 59 04 44

     

    4 Commentaires

    1. Merci à vous d’avoir sauvé ces deux tortues, qui n’ont rien demandé à personne, surtout pas d’être achetées puis jetées dans la première fontaine venues. Merci de vous être souciés d’elles, même si pour certains leur existence n’a que peu de valeur.
      Invasive? La faute à qui… à l’Homme qui joue et croit pouvoir dérégler le monde animal et végétal.
      Heureusement qu’il y a des gens qui se préoccupent tout de même de cela et qui savent faire la part des choses.
      Si ces tortues viennent de Floride, elles devraient tout simplement y rester. Mais bien évidemment, il y a toujours un moyen de se faire de l’argent en vendant des espèces exotiques venues de loin. Les conséquences, les gens s’en fichent pas mal.

      Merci d’avoir pris soin de ces deux petites créatures 🙂

    2. Bravo, d’un pour avoir compris la situation sans rien connaître sur les tortues preuve de votre compassion et relation avec se monde et deux l ‘énergie pour trouver une solution a cette situation critique, mais se qui me choque c’est de savoir , de la mort au rat dans les allées du parc une horreur pour les enfants ,les animaux et la contamination de l’eau par se poison une catastrophe , et aussi le manque de compétence de la part des nombreuse association de défense des animaux et des pouvoir public tant de prise de contact sans résultat a l’heure internet de la communication une aberration mais ou va commencer la prise de conscience des humains sur la dégradation de leurs monde , du monde leurs bonheurs et leurs survie dépendra de cette réalité .
      L’homme n’est qu’un habitant parmi les autres de cette terre de ce cosmos, quand l’être humain aura tout dérégler que fera t-il attendre la mort ?

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