Comment prendre soin de son périnée ?

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    Le périnée est un ensemble de muscles. Pourtant, « vouloir muscler le périnée comme on entraîne un biceps est une hérésie. C’est oublier qu’il fait partie d’un système complexe et interconnecté », explique Efféa Aguilera, autrice du livre Un périnée heureux, c’est possible ! Alors, comment prendre soin de son périnée ?

    Qu’est-ce que le périnée ?

    C’est un ensemble de muscles entrecroisés sur plusieurs couches qui ferment le petit bassin. Il peut être représenté comme un bol dans lequel viennent se loger la vessie, l’utérus et le rectum. Il comporte trois orifices : l’urètre, le vagin et l’anus. Il permet la continence en se contractant pour retenir ou libérer selles, urines, gaz. Il est aussi le passage de la naissance.

    Efféa Aguilera travaille depuis plus de dix ans à l’accompagnement des femmes et à la guérison du féminin. Pour la thérapeute psychocorporelle, ce que nous considérons comme les marqueurs d’un périnée « faible » – fuites urinaires, descente d’organes, absence de plaisir… – sont bien souvent les symptômes de déséquilibres moins visibles. Le périnée est influencé par de nombreux systèmes, notamment ligamentaire, hormonal, respiratoire et émotionnel.

    Quelques astuces pour faciliter la vie de son périnée

    • Prendre conscience de l’état de son corps

    Prenez quotidiennement deux minutes pour vous « ressentir » : « Suis-je confortable, fatiguée, pétillante, etc. ? » Votre corps est votre jardin intérieur : dans quel état est-il aujourd’hui ?

    • Prendre soin de l’équilibre acido-basique de son corps

    Quand l’organisme est trop acide, la flore intestinale trinque ; cela fatigue, pollue et irrite le périnée. Favorisez une alimentation végétale non raffinée et peu transformée, et pratiquez des activités de plein air et qui aident à limiter le stress.

    • Avoir une position physiologique aux toilettes

    Notre position aux toilettes n’est pas adaptée à une vidange efficace et facilitée de l’ampoule rectale. Pour y remédier, placez sous vos pieds un petit banc ou un marchepied afin de vous retrouver en position accroupie. Celle-ci diminue la constipation – qui pèse sur le périnée et fait stagner les toxines – et évite  d’avoir à « pousser ».

    • Faire le point sur son bassin

    Sans regarder vos pieds, posez l’intention de les mettre parfaitement dans leur axe, puis vérifiez s’ils sont parallèles – l’axe passe par le milieu du talon et le deuxième orteil. Si ce n’est pas le cas, faites-vous ajuster par un ostéopathe ou un chiropraticien. En effet, si le bassin n’est pas dans son axe, le périnée compense et s’en trouve fragilisé.

    • Être au clair avec son état émotionnel

    Si votre périnée « ne tient pas », il y a peut-être aussi un problème émotionnel résiduel. Prendre en compte cette blessure peut permettre à votre corps de retrouver un équilibre.


    Les talons, quelles conséquences ?

    Avec des talons, toute la posture est modifiée. Le poids du corps est déporté vers l’avant et tout le corps se met à compenser. Ainsi les fesses pointent vers l’arrière, les genoux et les épaules se positionnent « en dedans » et le dos se cambre. Ces compensations, inconscientes la plupart du temps, mettent le périnée à rude épreuve.


    La pratique de l’oeuf intime

    Pour conscientiser le périnée et aller à son contact, vous pouvez pratiquer avec un oeuf intime – aussi appelé oeuf de yoni ou oeuf de jade. Il existe des oeufs de différentes matières – jade, quartz
    rose, obsidienne ou encore bois – et de différentes tailles. Chacun a des propriétés spécifiques : si le jade est réputé pour nettoyer les mémoires émotionnelles, le quartz rose apaise et oeuvre pour une plus grande confiance. Le choix est très personnel et intuitif. Certains oeufs sont percés, d’autres non. Le trou permet de passer un fil à l’intérieur pour faire des exercices, mais il rend difficile le nettoyage de l’oeuf. Attention ! le fil ne doit pas servir à retirer l’oeuf : celui-ci doit s’évacuer par relâchement
    des muscles.

    Il est conseillé de jouer avec l’oeuf, de le présenter au corps, de ressentir sa présence à l’extérieur avant de tenter de l’introduire dans le vagin. Efféa Aguilera rappelle que le périnée est le territoire qui doit être au clair avec les « oui » et les « non ». Accueillir un oeuf en soi est d’abord l’histoire d’un accord. Si certaines personnes recommandent d’utiliser l’oeuf comme un « poids de musculation du périnée », la spécialiste du périnée le voit plutôt comme un moyen d’expérimenter les ressentis internes en dehors de la sphère de la sexualité.

    L’oeuf permet de prendre conscience des trois zones du vagin pouvant se contracter indépendamment les unes des autres : la zone basse – entrée du vagin –, la zone médiane et la zone profonde – à proximité du col de l’utérus. Il est possible de faire bouger l’oeuf en « jouant » sur la contraction et le relâchement de ces zones.

    L’oeuf peut aussi être introduit et conservé pendant les activités du quotidien, tout est question de ressenti et d’envie

    Article issu de notre hors-série numéro 11, consacré au Féminin et comprenant diverses fiches pratiques, des points de vue, des reportages, disponible sur notre boutique en ligne.


    Pour aller plus loin

    www.effeaaguilera.com


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