Vaccin : 1 – Planète : 0

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    20h05 le stade est plein, les spectateurs retiennent leur souffle. Emmanuel Macron s’élance et transforme l’essai. Le pass sanitaire devient obligatoire. 900 000 personnes se jettent sur Doctolib. Vaccin : 1 point.

    La suite de mon propos n’est pas de juger du bien fondé de la vaccination. Nous ne sommes pas un magazine scientifique. Par ailleurs, il n’y a pas consensus dans l’équipe et contrairement peut-être à d’autres médias, quand un article est publié, il témoigne d’un accord sur le fond, au sein de la rédaction.

    Ce qui m’étonne à la suite de cette déclaration du Président, c’est le deux poids deux mesures.

    D’un coté le traitement, le mépris réservé aux écologistes quand ils proposent des dispositifs pour atténuer le dérèglement climatique, de l’autre les mesures prises pour lutter contre la pandémie ne sont pas soumises au même sens critique de la part des médias mainstream.

    Quand les écologistes et la Convention Citoyenne proposent de supprimer les vols aériens intérieurs, de réduire la vitesse à 110 km sur les autoroutes, de mettre en place des repas végétariens dans les cantines, etc., ils sont assez rapidement et unanimement taxer de « Khmers verts », notamment par des journalistes qui prennent alors position. Hier soir pour lutter contre la propagation du variant Indien, empêcher une quatrième vague, le président de la République a pris des mesures fortes, drastiques. Certains diront que ces mesures sont mises en place pour préserver la liberté des plus fragiles, de la nation ! Comme nous avons accepté face aux menaces terroristes l’état d’urgence . La classe médiatique, prend assez peu position. Au mieux elle commente, les décisions du président pour la mise en place du pass sanitaire.

    On pourrait pourtant questionner ces mesures avec des éléments juridiques, comme l’Arrêt Salvetti (2002) qui stipule qu’aucun traitement médical n’est obligatoire au sein de l’Union européenne : « En tant que traitement médical non volontaire, la vaccination obligatoire constitue une ingérence dans le droit au respect de la vie privée, garanti par l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales » (arrêt Salvetti c/Italie-CEDH décision du 9 juillet 2002 ; n°42197/98), ou encore l’Article R4127-36 du Code de santé publique: « Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas. Lorsque le malade, en état d’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposé, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences. »

    Bref, le débat sur les libertés mérite d’être posé. Selon moi, on ne peut pas accepter d’un côté des contraintes pour endiguer une pandémie, et de l’autre les refuser alors qu’on parle des conditions d’habitabilité sur terre. Mais ce n’est pas non plus mon propos.

    C’est plutôt sur l’art de gouverner qui me questionne.

    Si la gestion de la pandémie a été difficile (surtout au début), elle fut le fruit de mauvais choix par le passé de la part du gouvernement. Diminution du nombre de lits, diminution du nombre de personnels soignants, mauvaise gestion du stock des masques, pas de recherche efficace sur les vaccins, etc. Résultat, nous nous retrouvons avec des mesures, tel que devoir montrer son pass sanitaire pour faire ses courses au supermarché !

    Or, on le sait, les prévisions, sont affinées années après années, le dérèglement climatique va être bien plus difficile, complexe à gérer que la pandémie. Baisse de la production alimentaire, baisse de ressources en eau, etc. Le nombre de personne impactées par le réchauffement oscille selon les prévisions les études, mais le dérèglement climatique sera bien plus rude que la covid. Et que fait le gouvernement ? Rien, ou presque ! Même la plus haute juridiction administrative française, le Conseil d’Etat a donné neuf mois à l’État pour prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique !

    On vit un moment où le manque d’anticipation impacte nos libertés et on ne prend pas en compte cette expérience ! Pourquoi ?

    Le Planète reste à zéro (mesure), et le chef de l’état ne semble pas prêt de vouloir égaliser !

    1 COMMENTAIRE

    1. Bien que vous préciser dès le début de l’article ne pas prendre part au débat sur la vaccination, votre propos reste partisan en n’exposant que l’aspect critique (liberté individuel). C’est donc raté…vous prenez implicitement position. Mais j’en conviens, se risquer à une comparaison entre urgence de vacciner et urgence d’agir pour notre planète avec des moyens comparables est périlleuse. Je crois que le sujet principal est la perception par chacun de l’urgence d’agir, en l’occurrence avoir des services d’urgence débordés à très court terme parle à tous et on peut facilement mesurer l’impact personnel (je ne pourrais pas me faire soigner s’il m’arrive qqch) alors que les impacts personnels liès au changement climatique sont beaucoup moins tangibles sur le court terme (les prix des cerises va augmenter car il y aura de plus en plus de période de gel tardif : je mangerai moins de cerises). Bref Je partage sur le fond votre propos, en revanche sur la forme, je trouve que la comparaison avec la vaccination au risque de questionner le bien fondé même des vaccins est malheureux. Guillaume.

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