Le dernier rapport du GIEC lance de nouveau l’alerte face au réchauffement climatique

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    Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié, lundi 20 mars, la synthèse de huit ans de travaux, clôturant un cycle commencé en 2015 et résumant les trois volets de son sixième rapport d’évaluation. Ce sixième rapport dresse un nouveau constat alarmant et juge les efforts entrepris “insuffisants”, aux effets plus graves qu’estimé, selon le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

    L’origine humaine est aujourd’hui la principale cause du changement climatique, tous les scientifiques au monde sont d’accord là-dessus : Ce sont uniquement les émissions de gaz à effets de serre qui ont provoqué le changement climatique depuis 70 ans. On se situe aujourd’hui dans l’urgence climatique prévue par les climatologues dès 1990, dans le premier rapport du GIEC. Sauf qu’à l’époque, le changement climatique était conjugué au futur. Il serait donc irresponsable de prendre cette synthèse du GIEC comme un rapport de plus, en attendant le suivant : d’ici la prochaine édition autour de 2030, les jeux seront faits.

    La Terre s’est réchauffée de 1,1 °C

    Premier point soulevé par le Giec : le réchauffement de la Terre, en raison des activités humaines, à l’origine des émissions de gaz à effet de serre.

    Lorsque cet objectif de ne pas excéder 1,5 °C supplémentaire avait été fixé en 2015 dans l’accord de Paris, le défi était immense. Mais en huit ans, il s’est encore accru : si cet objectif de maintenir le réchauffement global à 1,5 °C semble de plus en plus compliqué à tenir, la seule chance d’y parvenir se fera à la condition d’une prise de conscience suivie d’actions, à l’échelle planétaire.

    Un climat qui se réchauffe entraine le recul des glaciers et de l’enneigement, l’augmentation des températures extrêmes et des sécheresses, donc des catastrophes environnementales, en particulier dans les pays économiquement faibles.

    Désormais près de la moitié de l’humanité vit dans « des contextes hautement vulnérables au changement climatique », selon le rapport. De fait, la référence du 1,5°C est une demande des pays les plus pauvres, négociée à la COP de Paris en 2015. Ce chiffre de 1,5° a été posé par les pays vulnérables pour que dès lors qu’il sera atteint, ces pays le signalent aux pays riches en les tenant pour responsables, et en exigeant leur participation aux réparations des dégâts dus au changement climatique et subis par les populations pauvres. Il y a en effet des risques géopolitiques majeurs, et des milliards de gens pourraient demander un jour aux pays riches de réparer ces injustices par des moyens militaires. En cela, c’est aussi pour la paix future qu’il faut agir.

    On arrive à +1,2°C, et dans les 2 ans qui viennent ça va encore augmenter

    Le rapport rappelle que les énergies fossiles sont responsables de 80 % des émissions de CO2. Tant que cette réalité ne changera pas dans la pratique, les buts fixés resteront inatteignables. Pour limiter l’augmentation des émissions de gaz à effets de serre, il faudrait : sortir des énergies fossiles en n’ouvrant plus aucun nouveau gisement de pétrole ou de gaz et en bannissant le charbon, moins prendre l’avion, arrêter la déforestation, et diminuer notre consommation de viande et de produits agroalimentaires, dont la surproduction et l’industrialisation de masse détruisent l’environnement.

    Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé les pays riches à avancer désormais leurs objectifs de neutralité carbone « aussi proche que possible de 2040 », contre 2050 auparavant, pour « désamorcer la bombe climatique« .

    Parallèlement, les discours politiques se doivent de faire prendre conscience aux populations que le mode de vie des dernières décennies ne sera pas reproductible dans les prochaines années.

    Le niveau de la mer s’est élevé de 20 centimètres entre 1901 et 2018

    Sur la même période que le réchauffement de la Terre, les océans ont aussi subi cette hausse des températures.

    « Il est clair que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, les océans et les terres », résument ainsi les experts, qui font état d’une élévation du niveau de la mer de 20 centimètres, entre 1901 et 2018. Cette hausse s’est par ailleurs accélérée à partir des années 2000, et pourrait atteindre six mètres dans 2000 ans.

    D’après les experts du Giec : « L’élévation du niveau de la mer est inévitable, en raison de la poursuite du réchauffement des océans profonds et de la fonte des calottes glaciaires. Le niveau de la mer restera élevé pendant des milliers d’années », indique ainsi le rapport.

    Les mesures actuellement engagées sont insuffisantes

    Si le discours du 6e rapport du Giec se veut toutefois encourageant, avec « des solutions aujourd’hui à portée de main » pour « nous adapter au changement climatique d’origine humaine », les experts appellent à un engagement plus fort des pays, car aujourd’hui « les mesures et les engagements pris restent insuffisants ».

    « Le changement climatique d’origine humaine génère déjà de trop nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, dans toutes les régions du globe », justifie le Giec.

    Il en résulte des effets néfastes généralisés avec pertes et dommages, pour la nature et les populations.

    Si la situation s’avère difficilement réversible, il est encore possible d’agir, en réduisant « profondément, rapidement et durablement » les émissions de gaz à effet de serre, en limitant ainsi le réchauffement du globe. Ces défis doivent être regardés comme des motifs d’espoir, et comme la démonstration que nous avons tous les moyens d’agir.

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