Partageons une entreprise, soyons coopérateurs !

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    C’est une Scop, une coopérative d’entrepreneur-e-s, la plus importante du genre. Son nom ? Coopaname. Elle réunit une kyrielle de plus de 600 personnes, toutes soucieuses de travailler autrement, dans un environnement à la fois souple, collectif et coopératif.

     

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    Quel est le point commun entre Catherine Bodet, chercheure, spécialiste de la RSE, Isabelle Réveret, créatrice de mobilier en carton et Cyril Ananighian, photographe ? Tous trois sont coopanamiens. A l’instar des centaines de professionnels membres de la coopérative, ils ont choisi de renoncer à l’indépendance de l’entrepreneuriat individuel pour « faire société » afin de protéger mutuellement la pratique de leurs métiers. En se co-salariant en CDI au sein d’une même entreprise qu’ils partagent, construisent et gèrent ensemble de façon démocratique, ils se dotent collectivement de ce à quoi ils n’auraient pas accès s’ils étaient micro ou auto-entrepreneurs : droit du travail, protection sociale, formation continue, outils financiers, mécanismes de solidarité, opportunités d’affaires, etc. Ils démontrent aussi par les actes qu’une autre manière de concevoir l’économie est possible.

    Autonomes mais ensemble

    Les projets ne sont pas sélectionnés selon des critères de rentabilité économique, il n’y a aucune discrimination, aucun jugement. Celles et ceux qui ont rejoint Coopaname l’ont fait parce qu’ils étaient demandeurs d’emploi et souhaitaient de vivre de leur(s) savoir-faire, parce qu’ils voulaient développer leur propre activité économique dans un cadre souple, collectif et mutualiste, ou encore parce qu’ils cherchaient à concilier vie professionnelle et vie personnelle. Résultat : la coopérative est un extraordinaire vivier de compétences et d’expériences où se côtoient et s’épaulent graphistes, jardiniers, consultants, artisans, photographes, journalistes, designers, informaticiens, stylistes, coaches, traducteurs, bricoleurs, etc. « Nous nous rencontrons très régulièrement autour d’enjeux variés », souligne Alexandrine Mounier, spécialiste en développement des implications humaines et membre du comité d’entreprise de Coopaname ; « nous faisons facilement appel les uns aux autres pour construire des prestations plus pertinentes que si elles étaient réalisées en solo. Parce que nous nous connaissons bien, les collaborations s’articulent efficacement autour d’un réel plaisir de travailler ensemble. C’est une vraie clef de réussite.»

    Un environnement en effervescence

    Collectifs de convivialité, collectifs métiers, collectifs de travail, marques collectives, Coopaname est un antidote à la solitude. Il est possible d’y entrer seul (c’est le plus souvent le cas) ou à plusieurs : Laetitia Lasanté et Anne-Cécile Jacquot, toutes deux paysagistes, ont ainsi rejoint Coopaname en 2010 pour lancer ensemble Omnibus, un atelier de paysage, véritable laboratoire d’expériences territoriales. On peut aussi avoir plusieurs cordes à son arc et développer deux activités reposant sur deux savoir-faire différents. Il arrive que certains au sein de la coopérative décident de lancer, en plus de leur propre activité, une marque collective. Novéquilibres a ainsi été fondée par une équipe pluridisciplinaire de neuf coopanamiens et propose désormais des prestations dans le secteur de la qualité de vie au travail.

    Ni dépendants, ni indépendants, coopérateurs !

    Dans le contexte économique actuel, à la fois tendu, frileux et concurrentiel, créer son activité et en vivre bien reste bien sûr difficile, même au sein de la coopérative. Chacun doit trouver l’équilibre entre une dynamique entrepreneuriale excitante et la nécessité de porter sur son activité un regard distancié. La gestion du temps et des tâches est complexe. Cependant, à la différence de nombreux indépendants, tout coopanamien est partie prenante d’une entreprise collective qui le soutient et l’accompagne, et dont le développement lui permet de sécuriser sa démarche professionnelle. « La mutualisation constitue un atout considérable, et cela est possible parce que la taille de la coopérative le permet » explique Véronique Bousquet, chargée d’accompagnement. Mais ce que viennent chercher les membres de la coopérative, c’est aussi une autre manière de travailler.
    En effet, de nouvelles expériences sont aujourd’hui tentées pour produire, échanger et consommer de façon plus équitable, plus maîtrisée, plus écologique. La coopérative, parce qu’elle est une société de personnes – et non de capitaux – constitue une voie féconde pour faire de l’économie autrement. « Être coopérateur, souligne Stéphane Veyer, directeur général de Coopaname, c’est être travailleur et associé d’une entreprise coopérative. C’est être salarié mais aussi maître de son destin dans un cadre collectif. C’est penser et pratiquer au quotidien un autre rapport au travail, au pouvoir, à la propriété. »
    La Scop serait donc une entreprise en avance sur son temps, au service de ses usagers (et non l’inverse), mais aussi au service de la communauté qui, depuis ses débuts, a transposé la devise républicaine dans le champ de l’économie.
    1 Responsabilité Sociétale des Entreprises

    Concrètement, comment ça marche

    Coopaname est ouverte à tout porteur de projet(s). Une fois décidé à intégrer la coopérative, il / elle bénéficie d’un accompagnement (technique, commercial, marketing, communication, financier…) pour préciser et lancer son ou ses projet(s).

    Dès les premiers actes de commerce et de production, un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) est signé avec Coopaname.

    Tous les aspects administratifs, comptables, fiscaux, assurantiels ou juridiques de l’activité sont mutualisés à l’échelle de la coopérative. Juridiquement et socialement, c’est en salarié de la coopérative que le coopérateur pratique son activité. Professionnellement et économiquement, chacun est bien entrepreneur de son propre projet, démarchant sous une marque commerciale distincte une clientèle propre, et finançant sur le chiffre d’affaires de son activité son salaire ainsi que les cotisations sociales afférentes, les frais professionnels et la participation aux fonctions mutualisées de la coopérative (10% du CA).

    Par Pascale Hayter


    Fiche technique

    [toggler title= »Les avantages » ]

    • Etre autonome sans être isolé(e).

    • Pouvoir se concentrer pleinement sur le développement de son activité, sur la commercialisation de ses produits ou services.

    • Sécuriser sa démarche entrepreneuriale. Revenus et charges sont lissés dans le temps.

    • Se procurer une véritable couverture sociale. – Bénéficier de la mutualisation de certaines charges (10% du CA).

    • Développer des collaborations professionnelles et bénéficier des fonctionnements de réseaux.

    • Améliorer dans la durée ses compétences et consolider son parcours professionnel.

    • Travailler dans un environnement souple, convivial et démocratique.

    • Se familiariser avec le travail en collectivité pour devenir associé de la coopérative.[/toggler]

    [toggler title= »Coopaname en quelques chiffes » ]

    2004 : création de Coopaname

    600 coopérateurs

    64% de femmes

    6 établissements : Paris 20ème, Paris 13ème, Aubervilliers (93), Chevilly-Larue (94), Nanterre (92), Le Mans (72)

    6 150 000 € de chiffre d’affaires en 2012, soit 12% de plus qu’en 2011

    La coopérative verse 3,2 fois plus de prélèvements fiscaux et sociaux qu’elle n’a reçu de financements publics.[/toggler]

    [toggler title= »Coopaname par Joseph Sangiorgio, directeur général délégué » ]


     Joseph Sangiorgio… par Coopaname

    Extrait de la rubrique Si on le faisait de Kaizen 8.

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