Professeure de kitesurf et de yoga, Rozenn a décidé d’adopter seule un enfant à 44 ans. Pour elle, la monoparentalité n’est pas un obstacle. D’un parcours de vie inspirant à un parcours d’adoption peu commun, cette femme très active aborde sa maternité avec passion.
Elle déborde d’énergie. Quand on rencontre Rozenn pour la première fois, sur un tapis de yoga ou accrochée à la voile d’un kitesurf, on a l’impression que rien ne peut l’arrêter… et c’est peut-être bien vrai ! Installée sur les côtes de la baie de Quiberon, face à la mer, c’est ici qu’elle élève Sammy depuis mars 2020. Adopté à 18 mois, le petit garçon originaire du Vanuatu semble s’être parfaitement adapté à la vie bretonne.
Passionnée, ambitieuse et baroudeuse, cette jeune quadragénaire travaille dans le domaine du sport depuis dix ans. « L’histoire de l’âge ne me fait pas peur ! J’ai une bonne génétique et suis très sportive (rire) ». Formée à la méthode de Gasquet en tant que professeure de Yoga, c’est le Kitesurf qui fait battre son cœur ! Elle a eu l’occasion d’enseigner aux quatre coins du monde : un an en République Dominicaine, six mois au Cap-Vert, au Vietnam, en Italie, aux Etats-Unis… Lorsque l’on apprend son parcours, assise devant des cartes du monde de son salon, on comprend le personnage à la fois puissant et sensible de Rozenn.
« Je n’ai jamais été pressée ! »
Elle n’envisageait pas la monoparentalité comme telle. Pour elle, c’était avant tout être séparé de l’autre parent et non pas choisir d’être maman seule. « J’ai vécu de longues histoires d’amour mais pour autant, avoir un enfant n’était pas dans nos projets. Je me suis retrouvée sur le marché du célibat à 33 ans, le moment où tout le monde est casé ! » Avec son franc-parler mélangé à sa douceur, elle partage sa philosophie de vie avec simplicité : si les relations humaines fonctionnent, c’est très bien, sinon, tant pis ! Sans pour autant renoncer à l’amour, elle n’a pas voulu attendre plus longtemps avant de devenir maman. Ce qui a toujours été un désir profond pour cette femme déterminée, n’a pas été facile à réaliser. « Je me suis retrouvée, à plus de 40 ans, entourée de jeunes couples souhaitant adopter. C’est normal, mais c’est vrai que lorsqu’on est seule, on n’est pas prioritaire. »
Elle obtient tout de même son agrément en septembre 2019. Deux semaines plus tard, son avocate la contacte pour lui annoncer la belle nouvelle : un petit garçon l’attend au Vanuatu ! « Ça s’est passé si vite. Un mois plus tard, je rencontrais Sammy et ses parents biologiques. Après trois mois, je suis devenue sa maman ». Là où cette rapidité aurait pu en effrayer plus d’un.e, Rozenn, elle, l’a très bien vécu. Elle était prête. Soutenue par ses proches, ces derniers trouvent qu’elle s’est adaptée facilement à son nouveau rôle de maman. Mais pour elle, c’était une évidence : « Quand tu as dépassé les 40 ans, tu as déjà vu beaucoup de choses. Tu as acquis de la maturité, appris des erreurs des autres et des tiennes. Tu as observé le monde qui t’entoure et surtout tu as appris à te connaitre toi-même ! ».
Monoparentalité extraordinaire
L’éducation, elle ne s’y était pas vraiment penchée avant de franchir le cap. Sa méthode ? Le pragmatisme ! Loin d’être séduite par les mille-et-uns blogs parentaux, elle s’inspire avant tout de son expérience de la vie dans l’éducation de son fils. Indépendante, débrouillarde et autonome, elle qualifie sa monoparentalité d’extraordinaire. Vivre seule avec son enfant a quelque chose d’exclusif, ensemble, ils tissent des liens très forts… surtout après avoir vécu les confinements ! « Il est hyper facile… je suis vernie ! Bien-sûr, il a parfois des crises, comme tous les enfants. Je suis fascinée de le voir évoluer, jouer. Il devient un petit garçon curieux, attentif, très gentil. Le voir vivre ses émotions, c’est fantastique. »
Bien que son optimisme et son énergie débordent, tout devient plus difficile lorsqu’il s’agit de déménager, d’organiser son temps en tant que professeure de Yoga (parfois à distance). « Les couples sont prioritaires pour la location d’une maison par exemple, j’en ai fait l’expérience. En tant qu’auto-entrepreneure seule, ça intimide les propriétaires… Et ça, c’est l’enfer. » La conjoncture actuelle ne l’aide pas non plus, même si ses proches la qualifient de pragmatique dans tout ce qu’elle entreprend, elle avoue, avec une voix soudainement plus éclaircie, être inquiète pour son avenir professionnel.
En tant que maman seule, elle confie devoir porter toutes les casquettes. Être la douceur, incarner l’équilibre, poser les limites, être celle qui joue, celle qui peut gronder… « Je suis multi-cartes ! », dit-elle avec un entrain remarquable. Et c’est peut-être ce qui semble parfois l’inquiéter. Même si l’adoption seule était son choix, elle se dit ne pas avoir le droit à l’erreur. Après une année mouvementée à enseigner le Yoga en ligne (retrouvez son compte instagram ici : @yogarozenn), de nouveaux projets semblent pointer à l’horizon. Entre un murmure et une gorgée de café, elle confie vouloir mettre les voiles pour de nouvelles aventures avec son enfant.
Plus d’informations concernant les démarches d’adoption d’un enfant :
- L’Agence Française de l’Adoption (AFA) informe et accompagne les familles dans leur parcours d’adoption.
- La fédération Enfance & Famille d’Adoption (EFA) regroupent 92 associations départementales pour guider et soutenir des candidats à l’adoption.
- Les Organismes Autorisés pour l’Adoption (OAA) sont des associations privées habilitées par le Ministères des Affaires Etrangères. Elles sont présentes dans de nombreux pays du monde et servent d’intermédiaires entre les familles et les enfants adoptables. Vous pouvez contacter votre conseil départemental pour en savoir plus.
- Autres informations disponibles sur le site du service public.