Santé environnementale : quel bilan pour Emmanuel Macron ? (7/8)

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    Episode 7/8. Depuis son élection, Emmanuel Macron s’est positionné à plusieurs reprises comme le « président du climat », de son appel aux chercheurs américains lors du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris à son récent discours d’inauguration à la COP26. Mais, dans les actes, qu’en est-il ? Avec la fin de son quinquennat vient le temps du bilan. Agriculture, mobilité, habitat, climat… Voici une série de huit épisodes consacrés aux mesures écologiques prises par Emmanuel Macron, dont deux épisodes seront publiés chaque semaine jusqu’à l’échéance des élections. Pour ce septième opus, on analyse ses politiques dans le domaine de la santé.

    La santé environnementale, plus que jamais d’actualité avec la pandémie de Covid-19, n’a pourtant pas fait l’objet de politiques publiques d’ampleur. La quasi absence de budget dans des politiques de prévention des maladies chroniques, où l’environnement joue un rôle majeur, en est la triste illustration.

    Ci-dessous : en rouge les mesures négatives, en grises les neutres, et en vertes les positives.

     

         1. Définition des perturbateurs endocriniens

    La définition commune adoptée le 4 juillet 2017 sur les perturbateurs endocriniens est loin d’être idéale. Pour les ONG environnementales, elle limite fortement le nombre de substances concernées. Par exemple, elle exclut les pesticides, responsables de perturbations endocriniennes avérées.

         2. Plus de transparence sur les perturbateurs endocriniens

    Depuis le 1er janvier 2022, les industriels doivent mettre à disposition du public la liste des produits mis en vente contenant des perturbateurs endocriniens, selon les critères de l’ANSES.

         3. Fusion du CHSCT avec le CSE

    Les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) existaient depuis vingt ans. Ils permettaient d’analyser les conditions de travail et les risques liés à l’activité des salariés. Le gouvernement, suite aux ordonnances de réforme du Code du travail, a supprimé ces comités. Depuis le 1er janvier 2020, une seule instance, le comité social et économique (CSE), existe, qui désigne une commission « santé, sécurité et conditions de travail ».

         4. Politiques publiques insuffisantes sur la qualité de l’air

    La pollution de l’air causerait 48 000 morts prématurées en France chaque année. Les mesures du gouvernement (dispositif de surveillance de la qualité de l’air, zones à faibles émissions [ZFE], conversion du parc automobile…) sont largement insuffisantes pour la Cour des comptes, le Conseil d’État et les institutions européennes, qui ne manquent pas de le rappeler au gouvernement.

         5. Nouvel indice ATMO sur la qualité de l’air

    En France, les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) sont chargées de publier quotidiennement un indice de la qualité de l’air (Atmo). Celui-ci n’avait pas bougé depuis sa création dans les années 2000. Sa mise à jour couvre désormais tout le territoire français (outre-mer compris, sauf la Nouvelle-Calédonie) et intègre un nouveau polluant particulièrement dangereux, les particules fines PM2,5.

         6. Vente des médicaments à l’unité

    La promesse d’Emmanuel Macron est tenue : le Parlement a adopté le projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire qui permet, depuis le 1er janvier 2022, de vendre certains médicaments à l’unité.

         7. Absence de reconnaissance des effets du chlordécone

    En 2018, Emmanuel Macron a déclaré que le chlordécone – molécule utilisée pendant plus de vingt ans dans la formulation de pesticides épandus en Guadeloupe et en Martinique, qui a contaminé les sols, la faune, la flore et la population – n’était pas cancérigène. Luc Multigner, directeur de recherche à l’Inserm, et Pascal Blanchet, professeur à l’université des Antilles, ont rappelé dans un communiqué que la molécule était classée comme cancérigène possible en Europe et aux États-Unis.

         8. Absence de politique de prévention sanitaire

    La pandémie de Covid-19 a mis en lumière deux critères de vulnérabilité aux maladies infectieuses : l’exposition aux pollutions environnementales et les maladies chroniques (diabète, obésité, asthme, etc.). La prévention reste pourtant quasi absente des politiques de santé, avec 1 % seulement du budget total.


    -> Bilan : 3 mesures sur 8 positives


    Lire aussi :

    Agriculture : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (1/8)
    Climat : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (2/8)
    Habitat : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (3/8)
    Mobilité : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (4/8)
    Consommation : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (5/8)
    Energie : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (6/8)
    Biodiversité : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (8/8)

    Pour aller plus loin 
    Dossier sur le bilan écologique d’Emmanuel Macron à retrouver dans son intégralité dans notre K60.

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