Suède : l’appel du bio

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    Bien que la Suède, avec 9 millions d’habitants, soit l’un des plus petits marchés alimentaires de la Communauté européenne, elle a mis l’agriculture au cœur de sa politique. Une politique verte…

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    Si le secteur agricole ne représente aujourd’hui que 3,3 % de la population active [1] et les terres cultivées seulement 10 % de la surface totale du pays, environ 80 % de l’offre totale de la Suède en aliments et boissons est produite localement. La part des importations est cependant nettement plus élevée pour les fruits et légumes frais, atteignant plus de 70 %. Face à cette relative autonomie, le gouvernement suédois a activement soutenu l’agriculture biologique. Résultat : 15,7 % des surfaces cultivées sont en bio, ce qui en fait le second pays européen, derrière l’Autriche. Les pesticides sont taxés au même titre que les déchets, les péages ou les vignettes auto, mais la taxe sur les engrais chimiques a été supprimée en 2010, élections obligent… Dans les années 1980, la Suède a également mis en place un programme de respect des animaux d’élevage parmi les plus stricts au monde. Une loi de protection des animaux adoptée en juillet 1988 oblige désormais les éleveurs à ne plus soumettre les bovins, les porcs et les poulets à des mauvais traitements et à de mauvaises conditions d’élevage.

    Un label exemplaire

    Suède, une agriculture plus verte que bio

    La plupart des produits biologiques en Suède est labellisée KRAV. Ceux-ci doivent satisfaire à la fois aux exigences de la réglementation de l’UE mais aussi à un certain nombre de normes plus strictes spécifiques au pays. La direction de KRAV considère qu’en raison de l’urgence climatique, il faut faire mieux que le bio. Elle a donc mis en place des règles impératives auxquelles les agriculteurs bio suédois doivent se soumettre. Il s’agit d’abord d’obligations sociales en matière de droits des agriculteurs, inspirées des normes de l’Organisation Internationale du Travail : pas de travail forcé ou involontaire, égalité de traitement des salariés, accès à l’éducation des enfants d’employés agricoles, liberté syndicale et de négociation collective. Il s’agit aussi et bien sûr de normes environnementales imposant l’utilisation d’énergies propres dans toutes les machines agricoles et la forte réduction en énergie pour chaque produit. À compter de 2015, les agriculteurs labellisés KRAV devront proposer des solutions concrètes afin d’orienter leurs fermes vers des consommations d’énergie entièrement renouvelables. KRAV implique enfin que le traitement animal soit exemplaire. Inspirant !

     

    [1] Source : Eurostat. Ce chiffre comprend l’agriculture, les forêts et la pêche.


    Extrait du dossier de Kaizen 12, Faut-il suivre le modèle suédois ?,  réalisé par Cécile Cros, Marie Lescroart et Pascal Greboval.

     


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