Au lendemain de la grève mondiale pour le climat, des milliers de personnes ont défilé en France, samedi 21 septembre, pour la convergence des luttes entre climat et retraites. 15 200 personnes ont manifesté à Paris (selon le cabinet indépendant Occurrence, les organisateurs, eux, en comptent 50 000). Les gilets jaunes ont prit la tête du cortège auquel des black blocs se sont infiltrés. À peine une heure après le début de la marche, partie du jardin des Luxembourg, les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes sur la foule dont des manifestants pacifiques et des familles. Le cortège a dû revenir au point de départ et repartir, scindé en deux, au point d’arrivée à Bercy.
Photos et propos recueillis : Louna Boulay
« Les slogans gentillets, c’est sympa mais la solution n’est plus là. L’urgence est avérée. Il est temps de la désobéissance civile. »
Henri, 64 ans, retraité
« Il n’y a pas d’actions concrètes organisées par le gouvernement et les décideurs! La convergence des luttes est toujours intéressante car on marche sur la même terre finalement. »
Dominique, 51 ans, bénévole de ANV COP 21
« Une grenade vient d’exploser juste devant nous suivie par plusieurs détonations. On a été emportés par la foule. Je suis très choqué et attristé. Ils ne rendent pas compte qu’il y a des enfants traumatisés et des dames âgées en état de choc. Cela va à l’encontre d’un rassemblement pacifique avec des famille! J’ai fait toutes les marches du climat et c’est la première qui dégénère ainsi. Hier à la marche des étudiants, ça s’est déroulé sans problèmes dans la joie et la bonne humeur. »
Mathurin, 25 ans, militant à l’EELV
« On se dit société, mais on avance dans un sens diffèrent. Les gens se réveillent petit à petit, mais quand on voit la masse de gens dans les supermarchés, à MacDo ou à Burger King, tous ne sont pas prêts à changer. Mais la Révolution française a mis du temps à se mettre en place. La masse critique doit s’éveiller. J’ai tourné dans les villages autonomes et des lieux alternatifs où les idées sont établies. Il faudrait retrouver un sens commun et allier tout le monde. Le capitalisme divise. »
Alexis, 29 ans, Bénévole Alternatiba et Amis de la terre
« Les forces de l’ordre ont réagi à la violence par la violence, jusqu’à sur-réagir en lançant des gaz lacrymaux sur des enfants de la marche du climat. C’est scandaleux de voir qu’ils sont incapables de faire du maintien de l’ordre et des bonnes conditions dans une manifestation pacifiste. Il y avait moyen de continuer en changeant le parcours. Le cortège a du se diviser pour arriver à Bercy. »
Cécile, militante Amis de la Terre, ANV-COP 21 et Alternatiba
« On est là pour la fin du monde et la fin du mois, même combat ! Nous sommes présents à chaque samedi de gilets jaunes depuis le début, c’est comme ça tout le temps. Même sans aucune violence, on est systématiquement nassés. La marche du climat se passe toujours bien, les gilets jaunes se sont joints et la police a dû croire que ça allait dégénérer. Les GI sont équipés pour recevoir quelques projectiles de la part des black block contrairement à nous. Il y a des personnes du 3e âge qui se mettent devant. Ça « gaz » quand même. C’est la répression française. »
Sandrine et Philippe, 54 ans et 58 ans, fonctionnaires venus de Manosque