Les vacances de février arrivent à grands pas pour la montagne. Avec l’arrêt des remontées mécaniques et une prise de conscience écologique, Kaizen a fait le point sur les solutions éthiques et écologiques pour s’occuper, se loger et s’équiper.
350 stations de ski, 10 190 kilomètres de pistes, 3 144 remontées mécaniques… La France détient le titre du plus grand domaine skiable au monde. Mais faut-il vraiment applaudir la destruction de nos paysages, la disparition de la faune et de la flore, la migration de milliers d’espèces, l’utilisation de 95 milliards de litres d’eau par an transformés en neige artificielle ? Avec les restrictions actuelles et la fermeture des remontées mécaniques, c’est l’occasion pour chacun de redécouvrir nos montagnes à l’état sauvage en minimisant l’empreinte écologique.
Le choix de la destination
La France offre une multitude de destinations de montagne. Un casse-tête pour choisir un lieu écoresponsable. Pour s’y retrouver, un label a été créé par l’association Mountain Riders : le Flocon Vert. Il garantit “l’engagement durable des destinations touristiques de montagne”, stations, villes ou villages. Dans les Pyrénées, les Alpes ou le Jura, huit Flocons Verts ont été attribués. L’association d’éducation au développement durable de la montagne propose également un Éco Guide qui recense les bonnes initiatives des stations. Dans ce guide, il est conseillé de choisir un lieu de vacances accessible en transport en commun. Selon eux, 57% des émissions de gaz à effet de serre d’une station de montagne sont liés au transport des touristes. La question du logement est aussi abordée. Conseil : préférez un logement Bâtiment basse consommation (BBC).
Repenser les activités
Cet hiver, les acteurs du tourisme de montagne ont mis en avant de nombreuses activités moins polluantes et axées sur la nature : raquettes, ski de fond, luge, randonnées, traîneaux tractés par des chiens ou des chevaux… « Les remontées mécaniques sont fermées mais la montagne, elle, n’est pas morte. On a enlevé une activité [ski alpin], elle n’est pas négligeable mais ce n’est pas la seule et la montagne ne se résume pas à ça », assure Vincent Neirinck, de l’association Mountain Wilderness France. Comme lui, Martin Fourcade, champion français de biathlon a décrit sur Instagram sa confiance envers la montagne de demain mais qui « doit proposer quelque chose de différent plus tourné vers la nature».
D’autres acteurs et actrices de la montagne en Auvergne-Rhône-Alpes ont signé une tribune : “Pour vivre en harmonie avec la montagne”. Dans cette dernière, ils s’engagent à transformer les stations de sports d’hiver en stations de montagne. Une de leurs propositions est de « développer des activités, hiver ou non, au faible impact environnemental, avec les guides de haute montagne, les accompagnateurs et moniteurs indépendants qui peuvent jouer un rôle pédagogique important ». Mais pour réduire son impact écologique, Vincent Neirinck propose de revoir notre conception de ces régions de France : « Je pense qu’il ne faut pas résumer la montagne en termes d’activités mais de territoires, de patrimoine, de personnes que vous allez rencontrer… On parlera d’activités après. »
S’habiller écolo de la tête aux pieds
8 % des émissions de CO2 mondial, c’est ce que représente l’industrie du textile aujourd’hui. Mais les enjeux changent. Poussées par l’urgence climatique, de nombreuses marques éco-responsables naissent. Le précurseur dans le domaine textile de haute montagne est Patagonia marque américaine d’alpinisme avec le slogan « Notre entreprise existe pour sauver notre planète ». En France, de nombreuses enseignes se créent avec le même état d’esprit, poussées par Picture depuis 2008. Les trois clermontois, créateurs de la marque, ont voulu allier passion de la glisse et respect de l’environnement. Leurs vêtements sont fabriqués à base de plastiques recyclés, le pétrole est remplacé par du bio-sourcing[1], et les surplus de textile lors de l’assemblage, habituellement incinérés, sont utilisés dans leurs doublures.
Aux côtés de Picture, d’autres entreprises françaises se démarquent également par leurs engagements écologiques. C’est le cas de Lapoged, Natural Peak ou encore Henjl. Natural Peak crée des vêtements en fibres de bois biodégradables à partir de forêts renouvelables. Henjl possède une ligne de vêtements en laine totalement recyclable alors que Lagoped fait des vêtements à partir de matières recyclées et recrée du fil à destination de leurs fournisseurs.
Les points communs de toutes ces marques sont la longévité de leurs produits, leur volonté de travailler dans le respect de l’humain et une production faite en Europe évitant une empreinte carbone importante due aux longs convois.
S’équiper autrement
Qui dit activités en montagne dit équipement adapté, le loisir alpin nécessite souvent du matériel spécifique et technique. Randonnées en raquette ou en ski, il est possible de s’équiper tout en respectant l’environnement.
TSL, la marque française de raquettes de neige a démocratisé ce produit en tant que loisir dans les années 1980. Elle tend d’années en années vers une production écoresponsable. Situées en France, leurs usines fonctionnent à l’électricité renouvelable depuis 2012. L’entreprise aux 65 brevets ne s’arrêtent pas à la production mais propose des produits totalement recyclés et recyclables à l’image du modèle 325 Nature, fait à partir de raquettes en fin de vie et muni de sangles en fibres naturelles. Une démarche allant jusqu’à l’étiquetage de leurs produits qui contient 70% de fécules de pomme-de-terre. AllinWood, lui, vous aidera à trouver la paire de ski, le snowboard sur-mesure, façonné artisanalement à partir de bois régional et de colle naturelle par Jules, créateur de la marque en Savoie au pied des montagnes.
[1] Concept qui vise à utiliser des plantes comme matière première